Petites variations autour d’une corde…
Une corde, c’est un objet long et flexible, composé généralement de fils soigneusement tressés. Je ne vous apprends rien.
En géométrie, une corde est un segment dont les extrémités se trouvent sur un cercle. Étrange destin que celui de cette corde-là, condamnée à tourner en rond, enfermée dans sa prison circulaire.
Quand les cordes s’unissent et se mettent à vibrer, elles peuvent bâtir tout un univers. C’est en tout cas ce que prétend la théorie des cordes, qui est un peu, admettons-le, l’enfer sur terre pour tous les physiciens en herbe. Son ambition est non seulement d’harmoniser la mécanique quantique et la théorie de la relativité générale, mais également d’unifier les quatre interactions élémentaires connues : l’interaction nucléaire forte, l’interaction électromagnétique, l’interaction nucléaire faible et la gravitation.
Selon cette théorie, les « briques » constitutives de l’Univers ne sont pas des particules ponctuelles (les atomes tels que nous les connaissons, pour faire simple), mais de minuscules cordes vibrantes. Vaste programme qui entraîne ses auteurs dans un monde de spéculations aussi complexes qu’absconses…
Au théâtre, abstenez-vous de prononcer ce mot tabou et substituez-lui le mot « guinde ». À en croire une superstition directement importée du milieu maritime, la « corde » attire sur les planches le malheur et la mort.
La Corde, c’est aussi le premier film en couleur d’Alfred Hitchcock, sorti en 1948. Deux étudiants y mettent en pratique la théorie du surhomme de Nietzsche en tuant par strangulation un de leurs camarades qu’ils considèrent comme un être « inférieur ». Preuve s’il en est que la littérature philosophique ne devrait jamais être lue par des idiots.
Se donner le droit de prendre légitimement la vie pour des raisons « morales », c’est aussi le thème d’un des romans les plus célèbres de Dostoïevski, Crime et Châtiment, dans lequel Raskolnikov, étudiant lui aussi, assassine une vieille prêteuse sur gage. À l’élégance de la corde, Raskolnikov préfère quant à lui employer la brutalité de la hache…
Qu’elle soit vocale, à sauter ou à linge, la corde sait se rendre utile. Mais qu’on fasse un nœud à l’une de ses extrémités et elle devient, au choix, instrument de supplice pour le condamné ou de délivrance pour l’homme brisé…
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Djinnzz
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Heureux de vous retrouver maître Djinnzz !
Un petit article sans trop d’ambition pour cette corde, mais sûrement plus profond qu’il n’y paraît au premier abord.
ET j’ai ADORÉ la conclusion…
Le « résumé » en image est plus beau que le texte complet, je trouve personnellement.
Plus rythmé, plus fluide…
Bonne rentrée
« Quand les cordes s’unissent et se mettent à vibrer, elles peuvent bâtir tout un univers. »
Au milieu de l’orchestre c’est plus qu’une théorie! 😉
Haha, bien vu !!
Enfin, cher Djinnzz, vous revoilà ! Merci, en passant, d’avoir ressorti »Le Lion de Barbarie ». Quand à »la corde », on a le choix de la »frotter », de la »frapper » ou de la » pincer » ! Non, non ! Ne me faites pas dire ce que je ne dis pas ! Il s’agit tout simplement des instruments de musique comme le violon, le piano ou la guitare !
J’espère que vous allez revenir pour »de bon » avec votre vrai style… !!
A noter que traditionnellement, sur un bateau, on trouve des cordages mais une seule corde, la corde cloche (celle qui sonne le quart, donc qui em…e tout le monde) d’où l’aphorisme bien connu des marins : « Sur un bateau, il n’y a qu’une corde, et il y a une cloche à chaque bout. »
La dernière phrase est très belle…