La Monomane de l’Envie, aussi appelé la Hyène de la Salpêtrière, est un tableau peint par Théodore Géricault vers 1820. Observez bien ce visage d’une vieille femme. Son regard est intriguant, n’est-ce pas?

La maladie mentale est un nouveau sujet d’études pour les médecins du début du XIXè siècle. Auparavant entassés dans les prisons au même titre que les prisonniers sains d’esprit, les « fous » sont maintenant placés en asile psychiatrique avec deux buts avoués: tenter de les guérir de leur maladie et, bien sûr, tâcher de connaître un peu mieux les méandres du cerveau humain. C’est le début de la psychiatrie mentale, dont le père fondateur est Jean-Étienne Esquirol.

Bon, on ne va pas se mentir, les premières expériences menées sur les malades ressemblent plus à des pratiques dignes du docteur Mengele… On passera les détails qui risquent de donner des cauchemars aux plus sensibles d’entre nous!

Jean-Etienne Esquirol identifie la monomanie, une pathologie caractérisée par la « fixation de l’esprit sur un objet unique ». Il aurait passé commande à Théodore Géricault d’une demi-douzaine de tableaux représentant des malades atteints de cette pathologie afin d’illustrer ses conférences. Ou peut-être était-ce le médecin-chef de l’hôpital de la Salpêtrière qui les lui a demandés? En fait, on ne sait pas trop comment le peintre a été amené à s’intéresser à ce sujet peu courant… et à vrai dire, ce n’est pas le plus important.

Observez ce visage d’un réalisme stupéfiant, ce regard obsessionnel, cette impression étrange qui se dégage du tableau. Théodore Géricault frappe fort en livrant la toute première représentation photo-réaliste de la folie.

Bigre, ce regard fait réellement froid dans le dos.