Cet article est issu d’un partenariat avec le site Omnilogie, véritable vivier de connaissance et d’anecdotes rigolotes. Un site que je vous recommande chaudement!

Dans l’imagerie de notre culture judéo-chrétienne, la Sainte Vierge Marie, mère de Jésus-Christ, est systématiquement représentée vêtue d’une robe ou d’un manteau bleu. C’est l’une des règles immuables de la représentation picturale de l’imagerie religieuse.

Puisque l’auteur estime utile d’écrire un article relatif à la question sur l’honorable site d’Omnilogie, c’est que vous vous doutez, cher lecteur, qu’il en existe une raison croustillante. Alors qu’en est-il? Le bleu est-il une couleur sacrée? Un symbole de virginité, de pureté, ou de féminité? Cette couleur est-elle associée à une quelconque raison magique, dotant la Sainte Vierge d’une symbolique païenne?

La raison est bien plus simple et bien plus pratique. Il nous suffit de retourner quelques années en arrière, à l’époque où l’Église dépensait encore son argent dans sa propre propagande, en commandant des œuvres grandioses aux artistes du moment, peintres pour la plupart, musiciens pour les autres. On se doute bien que les raisons de la couleur ne se trouvent pas dans les représentations religieuses audio, aussi penchons-nous sur la peinture.

On peut supposer que, dans ses commandes, l’Église exigeait que la Vierge fût représentée dans des vêtements bleus. Peut-être le pape de l’époque avait-il diffusé une encyclique (une lettre) ordonnant à tous les évêques d’ajouter un cahier des charges à ses commandes obligeant les peintres à représenter la Sainte Vierge en bleu?

Eh bien non, la raison est bien plus pragmatique et bien moins romanesque. Il s’agit, en somme, d’une bête question d’argent. Ce pigment bleu (dit de lapis-lazuli) est alors l’un des pigments les plus chers, voire le plus cher. Plus onéreux encore que le pigment doré! On l’utilise très rarement, et seulement lorsque cela vaut le coût. On va donc s’en servir sur les personnages les plus symboliques, les plus sacrés. Ergo la Sainte Vierge. Cela permettait, par la même occasion, d’exhiber aux yeux de tous sa richesse. Qui peut se permettre de jeter son argent par les fenêtres en achetant un pigment aussi rare doit être très riche.

Comme quoi l’Église n’est pas à l’abri des raisons d’argent ! Pour des raisons purement monétaires, l’une de ses images d’Épinal les plus répandues est restée dans les mémoires, et aujourd’hui encore, toute représentation de la Vierge est conçue dans des vêtements bleus. Parfois, c’est l’explication la plus simple qui résout les plus grands mystères.