Considérée par de nombreux historiens comme l’une des « batailles décisives et symboliques de l’histoire de France », la bataille de Bouvines, de 1214 est l’une des dates majeures de notre Histoire… Voyons un peu pourquoi !

Un contexte européen instable et explosif

Quinze ans après la mort de Richard Coeur de Lion, la lutte fait rage entre les deux rivaux, Jean Sans Terre, Roi d’Angleterre et Philippe Auguste, roi de France.

Depuis près de 20 ans, les coups bas sont légion entre les deux hommes. Jean Sans Terre allant même jusqu’à assassiner son propre neveu Arthur de Bretagne, rival potentiel au trône qui s’était rapproché du Roi de France. Philippe Auguste, de son côté, utilise des prétextes futiles de la vieille loi féodale pour confisquer les terres du roi d’Angleterre sur le territoire français (avec son mariage avec Henri II d’Angleterre, Aliénor d’Aquitaine avait permis à l’Angleterre de posséder tout le Sud-Ouest du Royaume de France).

La bataille de Bouvines

Juste avant la bataille, Jean Sans Terre parvient à monter une coalition contre la France avec l’Empereur romain germanique Otton IV. L’heure n’est plus aux coups bas… Une bataille décisive doit avoir lieu pour résoudre le conflit !

Cette bataille, vous l’avez compris, se déroule à Bouvines, commune du Nord-Pas de Calais actuel.

Bien que Philippe Auguste soit en infériorité numérique (ses troupes seraient trois fois moins nombreuses, d’après certains chroniqueurs de l’époque), il remporte une victoire éclatante !

Conséquences pour les pays engagés dans le conflit

L’empereur Otton IV est obligé de quitter le champ de bataille sans gloire ni honneur, en se déguisant pour ne pas être capturé. À son retour, ses princes lui retireront d’ailleurs sa couronne… En voilà un qui n’aurait jamais dû s’allier à ce fourbe de Jean sans Terre !

Jean Sans terre, justement, cessera dorénavant toutes hostilités envers la France. Il regagne l’Angleterre où une soupe à la grimace l’attend… Il va bientôt devoir composer avec une fronde de ses barons et une révolte populaire. Quelques mois plus tard, le voilà obligé de signer, à contre-cœur, la Magna Carta (15 juin 1215), un texte qui restreint à la fois le prestige et les prérogatives du roi.

Auréolé par cette victoire (la France seule a gagné contre la coalisation des plus grandes puissances d’Europe! Rendez-vous compte!), Philippe Auguste en sort évidemment grandi et son pouvoir raffermi sur ses barons. Jusqu’à sa mort, en 1223, il n’aura de cesse d’agrandir le domaine royal de ce qui deviendra la France. Entre le début et la fin de son règne, il a triplé la superficie de son royaume. Pas mal !