Plus efficace que le glyphosate

« Là où il passe, l’herbe ne repousse jamais » ! C’est souvent cette formule anxiogène qui vient en tête quand on pense à Attila, conséquence d’une formule souvent rabâchée ad nauseam dans les salles de classe. C’est que l’histoire aussi, parfois, aime bien les punchlines !

Mais Attila (395 – 453) pose un problème majeur aux historiens : les seuls écrits que l’on possède sur son compte ont été rédigés par ses ennemis. Difficile, dans ces conditions, de prétendre à une quelconque impartialité… La « légende noire » du chef de guerre s’est donc forgée au travers des siècles sur une vision incomplète de sa vie et de ses ambitions.

Était-il d’ailleurs plus sanguinaire que la plupart des Grands Hommes de l’Antiquité ou de la période médiévale ? Alexandre le Grand, Clovis, Charlemagne, et bien d’autres furent de grands guerriers qui, eux aussi, guerroyaient sans cesse pour repousser les frontières de leur Empire. L’Histoire non seulement ne leur en tint pas rigueur mais les érigea au rang de héros nationaux. Pourquoi Attila, qui n’avait probablement pas plus de sang sur les mains qu’eux, a-t-il droit à un traitement particulier ? Y aurait-il des guerriers sanguinaires « gentils » et d’autres « méchants », selon qu’ils aient réussi – ou non – à conquérir les territoires qu’ils convoitaient ? Brennus nous donne un semblant de réponse à cette question : « Vae Victis ! » (« Malheur aux vaincus ! ») éructait-il déjà face aux Romains…

Qui sont les Huns ?

C’est un peuple nomade qui prend probablement ses origines dans les steppes d’Asie centrale (en actuelle Mongolie). Pour une raison qui nous est inconnue, les Huns commencent à migrer massivement vers l’ouest vers l’an 370, période à laquelle ils font leur entrée en Europe de façon remarquée… Ce « contact » fait des étincelles !

À son apogée, l’empire des Huns est plus grand encore que celui d’Alexandre quelques siècles plus tôt ! C’est bien simple, au Ve siècle, l’empire mongol est le plus puissant et le plus redouté sur Terre…

En 434, les Huns, qui avaient migré aux frontières de l’Empire romain (notamment le long du Danube), choisissent Attila comme chef. L’empire romain (qui n’a déjà plus son lustre d’antan) n’a alors qu’à bien se tenir ! par voie diplomatique, les Romains arrivent dans un premier temps à contenir les envies de conquête du chef mongol, mais très vite celui-ci cesse les compromis et ravage les Balkans.

Le force de frappe d’Attila est phénoménale, ses envies de conquête sans limite. Bientôt, il se tourne vers la Gaule… Ayant rallié sous sa bannière des tribus germaniques (dont les Ostrogoths), il balaye tout sur son passage. Avant de tomber sur un os.

Les champs catalauniques

Si fort, si puissant ! Rien ne peut l’arrêter… Et pourtant, il essuie une lourde défaite lors de la Bataille des Champs Catalauniques en 451, située du côté de Poitiers. La Gaule est sauvée, Attila repart la queue entre les jambes…

En Gaule, ça ne passe pas ? Qu’à cela ne tienne ! Envahissons l’Italie ! Même échec… Doublée en plus par une épidémie de peste qui décime une partie de son armée !

Attila ne refera plus jamais parler de lui après cet ultime échec. C’est la fin d’un Homme, la fin d’un mythe, et surtout la fin de la toute-puissance hunnique (ça se dit, ça ?).

Épilogue

Les Huns, qui osèrent provoquer Rome, ont fait malgré eux évoluer les mentalités. Les peuples soumis aux Romains commencent à comprendre que le temps de la liberté est venu. C’est le cas, par exemple, de Mérovée… Si son nom vous dit quelque chose, c’est normal, puisqu’il est le fondateur de la dynastie des Mérovingiens ! Mais ça, c’est une autre histoire…