Stocker des données dans le cloud

Peut-être avez-vous déjà entendu parler un jour ou l’autre de l’informatique « dans le cloud » (ou « dans les nuages » en bon français) ?

Sous ce terme qui fait frémir tout geek qui se respecte se cache en réalité une technologie relativement simple! Le cloud, c’est ni plus ni moins qu’un espace de stockage en ligne qui permet à un utilisateur d’y mettre ses fichiers personnels (documents, musique, etc…) et de pouvoir y accéder depuis n’importe quel terminal connecté à Internet (smartphone, ordinateur portable, réfrigérateur, ordi du boulot, ordi de la maison,…)

Vos fichiers ne sont pus stockés en local sur votre ordinateur ou votre disque dur externe, mais sont transférés sur des disques durs (des « serveurs ») gérés par des grands groupes (Google, Apple, Dropbox,… selon le fournisseur que vous choisissez).

L’intérêt ? Il est évident : finies les clefs USB que l’on se trimballe partout avec nous ! Finie la peur d’oublier un document important ou de perdre toutes ses données après une panne de son ordi… Une connexion Internet, un mot de passe, et hop, tout est là!

« Perte de souveraineté » sur ses données !

Revers de la médaille : vous n’êtes plus entièrement maîtres de vos propres données… C’est un peu comme dans la lutte contre le terrorisme : pour avoir plus de sécurité et limiter les risques d’attentat, la population est prête à rogner un peu (parfois, beaucoup) (voire beaucoup trop) de sa liberté.

Ici, c’est pareil ! Pour bénéficier d’un service pratique et d’une sauvegarde en ligne de ses données, l’utilisateur doit être prêt à céder un de son intimité à des entreprises privées. Si c’est en ligne, c’est potentiellement expoité par des tiers ! (souvent, à des fins publicitaires)

Doit-on se priver pour autant de faire joujou avec ces merveilleux outils ? Non, bien sûr… Mais la modération, comme toujours est de mise… et pensez bien à lire les conditions d’utilisation des services que vous utilisez pour vérifier l’usage qui sera fait de vos documents ou de vos photos de vacances…

Sauvegarde de données, mais pas seulement

Le cloud ne sert pas uniquement à conserver des données sur des serveurs. Cette technologie permet également de se servir de la puissance de calculs d’ordinateurs reliés à internet.

Très utile pour un usage scientifique ou pour faire des rendus 3D complexes, par exemple, le cloud computing permet d’éviter d’investir dans des processeurs coûteux : on loue une certaine puissance de calculs uniquement quand on en a besoin !

Cette technologie va d’ailleurs bientôt être utilisée par le grand public : beaucoup de spécialistes prédisent que les consoles de jeux de salon (Xbox, PlayStation et compagnie) seront bientôt privées de leur processeur : l’essentiel des calculs permettant de faire tourner le jeu vidéo serait effectué par des ordinateurs situés à des centaines de kilomètres de là…

Cloud, écologie et centrales nucléaires

Et sinon, est-ce plus écolo d’utiliser des services de stockage en ligne plutôt qu’un bon vieux disque dur externe (à plateaux ou SSD) ? Après tout, ça évite d’acheter des produits électroniques polluants et difficilement recyclables… La réponse n’est pas évidente : en 2020, l’alimentation des infrastructures internet et des fermes de données représentera 20% de la production mondiale d’électricité !

Quelques calculs… Selon le site d’EDF, la production mondiale d’électricité s’élevait en 2016 à 25.000 TWh (TeraWatts-heure). 20% qui sont consacrés à alimenter nos joujoux technologiques représentent donc 5.000 TWh.

En 2017, il y avait 454 réacteurs nucléaires dans le monde produisant 2.600 TWh. L’informatique dans son ensemble consomme donc en électricité le double de ce qui est produit chaque année par les centrales nucléaires.

En janvier 2017, Greenpeace lança d’ailleurs un cri d’alarme sur l’impact environnemental du numérique… dans l’indifférence générale, bien entendu.